
Editorial
Dans ce numéro
101 ans!
Il y a un an, le 18 janvier 2017, les deux rédacteurs en chef soussignés célébraient les 100 ans des Archives, en soulignant les défis qui sont toujours d’actualité. Il faut un journal suisse qui dépasse les frontières cantonales et linguistiques, qui soit un lieu d’échange pour les orientations diverses en psychiatrie, sans négliger les neurosciences cliniques. Un journal peer reviewed qui crée des liens entre les centres et les praticiens, entre les scientifiques et les cliniciens.
Emancipées des sociétés de discipline de référence, les Archives se sont déployées pacifiquement sur deux axes: le journal on line de la Société suisse de neurologie, «Clinical and translational neuroscience», et pour les psychiatres une extension des archives historiques sous le nom de «Archives suisses de neurologie, de psychiatrie et de psychothérapie».
Vous avez entre les mains un numéro particulièrement réussi du défi relevé par les nouvelles Archives.
Toutes les facettes de la psychiatrie y sont exprimées.
L’article de Djamel Melliti de Paris nous rappelle les rapports complexes entre cerveau et psychisme dans l’organo-dynamisme de Henry Ey. Le système nerveux y est décrit en termes de hiérarchie de niveaux permettant l’organisation de la vie psychique.
L’article de Peter Theiss-Abendroth de Berlin rapporte l’histoire d’Aby Warburg, fondateur de l’iconologie, considéré comme schizophrène incurable, ayant bénéficié d’un rétablissement étonnant grâce à une analyse existentielle prodiguée par Ludwig Binswanger.
Florence Choquard nous présente le psychiatre Hans Steck comme médiateur entre l’asile et le musée. En effet, dans ses «Essais sur la pensée imaginative», Hans Steck postule un parallélisme entre l’art pathologique et l’art primitif, influencé qu’il est par l’ethnologie, lasociologie et l’évolutionnisme de son époque. Ses travaux ont été marqués par l’étude des productions artistiques de schizophrènes, notamment celle d’«Aloïse».
Dans l’interview de Hannes Strasser du Centre Janus à Bâle, Karl Studer met en valeur l’histoire de la réduction des risques chez les dépendants aux opiacés, pour passer d’un discours moral et politique à un jugement clinique et scientifique. Ainsi, la prescription médicale d’héroïne est-elle l’occasion d’un travail psychiatrique et psychothérapeutique stabilisé.
Dans le case report de Daniele Zullino et de Louise Penzenstadler de Genève, vous vous exercerez à la psychopathologie linguistique dans un trouble schizo-affectif.
Si vous aimez le cinéma, n’hésitez pas à lire la rubrique «Film analysis» consacrée au jeu d’argent pathologique dans le film «Rounders».
Bonne année 2018 et bonne lecture!
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