
Review article
Activités physiques adaptées et troubles psychiatriques: état des lieux et revue de la littérature
Département de santé mentale et de psychiatrie, Service de psychiatrie adulte, CAPPI Jonction, Hôpitaux Universitaires Genève, Suisse
Summary
Patients suffering from severe psychiatric disorders have a greatly reduced life expectancy due to psychiatric illness itself, poor lifestyle and complications related to the metabolic side effects of psychotropic treatments. Because of the current knowledge on the effect of sport on physical health, we consider that it is essential to improve the physical condition of patients and to limit these complications. In addition, studies of patients with mental disorders have shown positive effects of regular physical activity on anxiety, depressive and schizophrenia symptoms. As shown by the various studies selected, the establishment of a programme of physical activities, including yoga, aerobic exercises or muscle building, adapted from 4 to 24 weeks in psychiatric care can improve the physical and mental state in comparison with a control group, by practicing. Indeed, there is an improvement in VO2max of 2.2 ml/min/kg, which represents a 90.5% improvement over the control groups, a decrease in BMI and in PANSS score. However, the comparison of these different studies does not allow the minimum conditions required to obtain significant results tob e determined. These findings suggest future projects and follow up research in this field.
Keywords: adapted physical activity, psychiatry, psychotic disorder, care program, improvement in mental state, physical improvement
Introduction
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pratique d’activité physique, définie par «tout mouvement produit par les muscles squelettiques, responsable d'une augmentation de la dépense énergétique» [1] est un facteur déterminant pour la santé. En effet, de nombreuses études ont montré l’efficacité de l’activité physique dans la population générale sur la diminution des risques de morbidité de diverses maladies somatiques telles que l'hypertension, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le diabète de type 2, certains cancers, l'ostéoporose et l'obésité [2–4]. De plus, l’impact de l’activité physique sur la santé mentale a également été évalué par plusieurs études. En effet, l’activité physique a un effet positif sur les symptômes dépressifs, anxieux et psychotiques [5–7], sur certaines affections telles que les troubles bipolaires et obsessionnels compulsifs, sur la démence et sur l'abus de substance [4, 8–10]. Plus spécifiquement, des études réalisées avec des patients souffrant de schizophrénie ont montré différents changements induits par la pratique d’activité physique régulière tels qu’une diminution des symptômes dépressifs et psychotiques, une amélioration générale du bien-être et des compétences sociales [9, 11–13]. L’activité physique joue également un rôle majeur sur la plasticité structurelle et fonctionnelle du cerveau. En effet, cela permet d’augmenter le volume de matière grise et blanche dans le cortex préfrontal et le volume sanguin cérébral ainsi que la perfusion de l’hippocampe [14]. L'entraînement physique augmente ainsi la taille de l'hippocampe antérieur ce qui est supposé améliorer la mémoire spatiale et l'apprentissage [15]. Au niveau neurophysiologique et biochimique, certains auteurs ont émis l’hypothèse d’une sécrétion et d’une régulation adaptée, par la pratique sportive, de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la norépinephrine et la dopamine. Ceci contribuerait à l’atténuation des symptômes anxieux et dépressifs [16].
Les patients souffrants de schizophrénie ont une espérance de vie plus courte de 10 à 20 ans par rapport à la population générale [17, 18] ainsi qu’un risque 2,5 fois plus élevé de mourir prématurément [19–21]. Cette mortalité précoce est en partie due à l'augmentation de risques cardiométaboliques tels que la prise de poids, l'obésité, l'hypertension et les complications métaboliques et in fine aux maladies cardiovasculaires [22]. Ces maladies sont plus fréquemment développées chez ces patients car la maladie psychiatrique elle-même [23, 24], l’hérédité [25, 26], les facteurs sociaux et environnementaux [26] et le mauvais style de vie (inactivité, régime alimentaire déséquilibré, tabac et utilisation de substances) [27–29] sont des facteurs de risque importants au développement et au maintien des troubles métaboliques [26, 30].
Pour que l’activité physique soit bénéfique sur la santé, il est important de pratiquer au minimum 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente, réparties en une ou plusieurs sessions sur la semaine [1]. De plus, des exercices de renforcement musculaire faisant intervenir les principaux groupes musculaires doivent être pratiqués au moins deux jours par semaine [1]. Ces recommandations de l’OMS en matière d’endurance pour la population générale peuvent être atteintes en pratiquant des activités aérobies telles que la marche, la natation, le vélo et des entraînements fractionnés, alternant phase de travail et phase de récupération. Ces pratiques permettent d’améliorer les capacités respiratoires et donc l’endurance cardiorespiratoire [1], mesurées par la consommation maximale d’oxygène, la VO2max. Il est également prouvé que la diminution des comportements sédentaires et la pratique d’activités physiques légères peuvent déjà avoir un effet bénéfique sur la santé des personnes présentant des maladies mentales sévères [31].
Malgré le travail consciencieux et la bonne volonté des cliniciens pour éviter ce phénomène de prise de poids et pour effectuer un meilleur contrôle du syndrome métabolique, il est actuellement difficile en pratique clinique de faire un travail centré sur ces difficultés et la pratique d’activités physiques en psychiatrie n’est que peu mise en place’ . En effet, les activités physiques sont souvent considérées comme des activités annexes ou occupationnelles et sont souvent mises de côté [32]. Après ce constat établit, nous avons effectué une revue de littérature récente afin d’évaluer le rôle de l’activité physique en psychiatrie et des méthodes qui sont adoptées pour les patients souffrant de troubles psychotiques.
Méthode
Nous avons convenu de prendre en compte les articles de 2005 à ce jour. Nous avons appliqué les termes de recherche en français: «activité physique», «activité physique adaptée», «sport», «psychiatrie», «maladie mentale», «psychose», et en anglais: «physical activity», «adapted physical activity», «psychiatry», «mental illness», «psychotic disorders» et «sport» dans les moteurs de recherche PubMed et Google Scholar. Nous nous sommes également appuyés sur les listes de références des articles afin d’identifier un maximum d’articles pertinents. Ceci nous a permis de relever plus de 300 articles. Nous avons inclus les études qui prenaient en compte l’effet de l'activité physique chez les patients souffrant de troubles psychotiques et si les résultats obtenus dans le groupe intervention ont été comparés avec ceux d’un groupe contrôle sans intervention ou avec une intervention différente. Nous avons sélectionné des études dont la durée de suivi dépassait 4 semaines et dans lesquelles les patients souffrant de troubles psychotiques étaient sous traitement. Nous avons décidé d’inclure les études qui prenaient en considération l’évolution de l’état psychique et/ou de l’état physique des patients. Au total, nous avons sélectionné 8 études prospectives selon nos critères de recherche qui sont résumées dans le tableau 1.
Tableau 1
Résultats des études incluses dans la revue.
Type d’intervention | Durée / fréquence | Caractéristiques des participants | Traitement | Tests / mesures | Statistiques | Évolution de l’état psychique | Évolution de l’état physique | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Acil, A.A. et al. (2008) [33] Turquie | Groupe intervention (exercices aérobies) Groupe contrôle (pas d’intervention) | 40 min 3×/sem 10 sem | N = 30 patients souffrant de schizophrénie Groupe de sujets: 15 patients âge moy: 32.06 9 H / 6 F Groupe contrôle: 15 patients âge moy: 32.66 9 H / 6 F | neuroleptiques ou APA + psychothérapie de groupe | Tests en début et fin de programme: BSI, SAPS, SANS, WHOQOL | Test du chi-carré, Test de Wilcoxon | ↓* du résultat au SAPS avant (18.2 ± 11.79) et après (11.2 ± 8.02) le programme et donc diminution significative des illusions, délires et hallucinations. ↓* du résultat au BSI entre avant (0.84 ± 0.67) et après (0.50 ± 0.45) le programme et donc diminution significative de la sensibilité interpersonnelle, du trouble anxieux et de l'hostilité. ↓* symptômes psychiatriques, ↑* dans le WHOQOL pour les domaines physiques (av: 14.06 ± 2.05, apr: 15.86 ± 2.23) et mental (av: 13.66 ± 2.55, apr: 15.73 ± 2.4) mais pas pour les domaines sociaux, environnementaux et culturels. Pas de changement significatif au SANS. | Pas d’évaluation de l’état physique |
Beebe, L.H. et al. (2005) [34] USA | Groupe intervention (marche) Groupe contrôle (pas d'intervention) | 30min 3×/sem 16 sem | N = 10 patients souffrant de schizophrénie 8 H / 2 F âge moy: 52 Groupe intervention: 4 patients Groupe contrôle: 6 patients | Neuroleptique (10%) ou APA (90%) | Tests en début et fin du programme: test de marche de 6 minutes, IMC, pourcentage de masse grasse (adipomètre), sévérité des symptômes psychiatriques (PANSS) | Test de Wilcoxon | ↓ de 8 points au PANSS vs 4 points pour GC | ↑ de la VO2max par une ↑ de 10% de la distance effectuée au test de marche de 6min entre av.-apr vs 3% pour GC. ↓* de la masse grasse de 3,7% vs ↓ 0.02% pour GC). ↓IMC de 1,3% vs ↓ 0.14% pour GC. |
Heggelund, J., et al. (2011) [35] Norvège | Groupe intervention (entraînement aérobie de haute intensité sur tapis roulant) Groupe contrôle (jeux sur ordinateur) | 36 min 3×/sem 8 sem | N = 25 patients souffrant de schizophrénie Groupe intervention: 12 patients âge moy: 30.5 9 H / 3 F Groupe contrôle: 7 patients âge moy: 38.9 4 H / 3 F | APA et psychothérapie de groupe | Test avant et après intervention: test de marche de 6 min sur tapis roulant pour la VO2, PANSS, CDSS, SF-36 | T-test | pas de différence significative entre les 2 groupes et dans le temps pour la PANSS, CDSS et SF-36 | ↑ *VO2pic de 12% (plus que le GC de P = 0.014). ↑* efficacité mécanique nette de la marche de 12% (plus que le GC de P = 0.031). |
Ikai, S, et al. (2013) [36] Japon | Groupe intervention (yoga) Groupe contrôle (programme de "garderie") | 60 min 1×/sem 8 sem | N = 49 patients souffrant de psychose Groupe intervention: 25 patients âge moy: 54.8 16 H / 9 F Groupe contrôle: 24 patients âge moy: 51.1 16 H / 8 F | APA | Au début, à la fin et 8 semaines plus tard: le centre de pression en cm2 (plus c'est petit mieux c'est), la souplesse, la PANSS, DIEPSS, FACT-Sz, EQ-5D, CVRR | Test du chi-carré, t-test, ANCOVA, ANOVA, test de Wilcoxon, méthode de Bonferroni | amélioration des symptômes négatifs pour la PANSS (F = 6.566, p = 0.014) et amélioration de la FACT-Sz (F = 9.900, p = 0.003) uniquement pour le groupe intervention à 8 semaines. Pas de changements pour la DIEPSS, l’EQ-5D et la CVRR. | A 8 semaines: ↑* de la flexion du tronc (F = 7.789, p = 0.008), ↑* ratio Romberg (F = 7.489, p = 0.009), ↑* antéflexion en position debout (F = 6.562, p = 0.014). |
Manjunath, R.B., et al. (2013) [37] Inde | Groupe intervention (yoga) Groupe contrôle (exercices physiques) | 60 min 1×/sem 6 sem | N = 88 patients présentant une psychose Groupe intervention: 44 patients âge moy: 31.7 26 H / 18 F Groupe contrôle: 44 patients âge moy: 31.1 23 H / 21 F | AP | Au début, à 2 semaines et à 6 semaines: PANSS, CGIS, HDRS | Test du chi-carré, t-test | Pas de changements significatifs à 2 semaines. A 6 semaines: Groupe intervention par rapport au groupe contrôle ont une ↓ score CGIS, ↓* PANSS, ↓ HDRS | Pas d’évaluation de l’état physique |
Oertel-Knöchel, V., et al. (2014) [38] Allemagne | Groupe exercices (entrainement physique aérobie (45min) et cognitif (30min)) Groupe relaxation (entraînement relaxation mentale (45min) et cognitif (30min)) Groupe contrôle (pas d'intervention) | 45 min 3×/sem 4 sem | N = 51 patients souffrant de maladies mentales sévères âge moy: 39.65 23 H / 28 F Groupe exercices: 16 patients Groupe relaxation: 17 patients Groupe contrôle: 18 patients | AP et/ou ADP | MATRICS test (pour évaluer les performances cognitives), STAI, SF-12, BDI II, PANSS, RHS | Test du chi-carré, t-test, ANCOVA, Test de Wilcoxon, méthode de Bonferroni, test scheffé | Capacités cognitives: ↑* vitesse d'exécution (time: F (46) = 37.55, diagnosis: F(46) = 11.52) pour les deux groupes. ↑* mémoire de travail (time: F (46) = 9.34; diagnosis: F (46) = 8.43; intervention group: F(46) = 10.23). ↑* apprentissage visuel (time: F (46) = 9.53; diagnosis: F (46) = 6.34) Pas de changements significatifs dans le domaine de l’apprentissage verbal. Psychopathologie individuelle: ↓* symptômes dépressifs du BDI (F (19) = 24.10), ↓* anxiété au test STAI (F (46) = 3.18), ↑* SF-12, ↑ intérêt social, ↑interactions sociales. Pas de changement pour la RHS et pour les symptômes positifs de la PANSS mais changements significatifs des symptômes négatifs de la PANSS (F(26) = 8.34, p = 0.02). | Pas d’évaluation de l’état physique |
Scheewe, T.W., et al. (2012) [39] Hollande | Groupe 1, intervention (renforcement musculaire) Groupe 2, intervention (thérapie occupationnelle) Groupe 3, contrôle (renforcement musculaire) Groupe 4, contrôle (activités habituelles) | 60 min 2×/sem 24 sem | N = 118 Groupe 1: 31 patients souffrant de schizophrénie âge moy: 29.2 23 H / 8F Groupe 2: 32 patients souffrant de schizophrénie âge moy: 30.1 23 H / 9 F Groupe 3: 27 patients contrôles âge moy: 29.8 18 H / 9 F Groupe 4: 28 patients contrôles âge moy: 28.8 18 H / 10 F | AP | test d'exercices cardio-pulmonaire (CPET) sur ergocycle pour mesurer fitness cardiorespiratoire (VO2max et VO2pic) | ANOVA, test du chi-carré, correlation de Pearson, t-test | Pas d’évaluation de l’état psychique | ↑* VO2pic chez les patients en exercices mais ↓ chez les patients en thérapie occupationnelle. ↑* Wpic chez les groupes de renforcement alors que ↓ chez les groupes occupationnels. ↑* VO2max de 2.2 ml/min/kg. Amélioration de 90.5% par rapport au groupe thérapie occupationnelle. ↑*VO2pic de 9.6 ml/min/kg. |
Takahashi, H., et al. (2012) [40] Japon | Groupe intervention (programme d'exercice aérobies, stretching et sports divers et programme d'éducation nutritionnelle et de conseil en médicaments) Groupe contrôle (pas d'intervention) | 30-60 min 12×/sem 12 sem | N = 23 patients schizophrènes Groupe intervention: 13 patients âge moy: 43.5 7H / 5F Groupe contrôle: 10 patients âge moy: 39.9 5H / 5F | AP | IMC, PANSS, activation cérébrale par IRMf | ANOVA, t-test, régression | ↓* PANSS (P <0.001, t = 4.65, df = 12). | ↓* IMC (P <0.001, t = 3.84, df = 12). Meilleure activation* de la zone du corps extrudé sélectif du corps dans le cortex temporal-occipital postérieur lors de l'observation d'actions liées au sport (EBA) (pic: x = 42, y = -74, z = 4, Zscore = 4.12, cluster size:43 voxels) |
Abréviations: *: significatif; ADP: antidépresseur; AP: antipsychotique; APA: antipsychotique atypique; BDI: Beck Depression Inventory; BSI: Brief symptom inventory; CDSS: Calgary Depression Scale for Schizophrenia; CGI-S: Clinical Global Impression Severity; CPET: cardiopulmonary exercise test; CVRR: coefficient of variation R-R interval; DIEPSS: drug induced extrapyramidal symptoms scale; EQ-5D: EuroQol 5 dimensions; F: femmes; FACT-Sz: functional assessment for comprehensive treatment of schizophrenia; FC: Fréquence cardiaque; GAF: Global Assessment of Functioning Scale; GC: groupe contrôle; H: hommes; HDRS: Hamilton Depression Rating Scale; HRQOL: health-related quality of life; HRS: Revised Hallucination Scale; IMC: Indice de Masse Corporelle; IRM: imagerie par résonnance magnétique; IRMf: imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle; min: minutes; moy: moyen; OCD: obsessive compulsive disorder; PANSS: positive and negative syndrome scale; Q-LES-Q: Quality of Life Enjoyment and Satisfaction Questionnaire; SANS: Scale for the assessment of negative symptoms; SAPS: Scale for the assessment of positive symptoms; SCID-P: Structured Clinical Interview for DSM; sem: semaines; SF-12: 12-Item Short Form Survey; SF-36: 36-item short form; SOFAS: Social and Occupational Functioning Assessment Scale; STAI: State-Trait Anxiety Inventory; TA: tension artérielle; VO2: volume d’oxygène; VO2max: consommation maximale d’oxygène; VO2pic: pic de consommation d’oxygène; WHOQOL: World Health Organization Quality of Life Scale; Wpic: charge de travail de pointe; Y-BOCS: Yale-Brown obsessive compulsive scale
Résultats
Caractéristiques des participants
Les études ont été réalisées sur des échantillons de 10 à 88 sujets souffrant de troubles psychotiques. Seulement dans une étude, les patients souffraient soit de troubles psychotiques soit de dépression sévère [38]. Le rapport entre le nombre d’hommes et de femmes dans chaque étude était très variable avec un minimum de 25% de femmes [34]. Dans 87.5% des études, les hommes étaient plus nombreux que les femmes. La moyenne d’âge des patients de ces huit études confondues était de 39.3 ans (29.5- 53 ans).
Traitement
Dans les huit études que nous avons sélectionnées, les patients étaient traités par antipsychotiques classiques ou atypiques ou par des traitements antidépresseurs. Les traitements médicamenteux pris par les patients n’étaient pas plus détaillés. Dans toutes les études, les patients étaient pris en charge dans un programme de soins ambulatoire ou hospitalier. Seule une étude précisait que les patients bénéficiaient spécifiquement de psychothérapies de groupe [33].
Groupe contrôle
Les études que nous avons inclues dans cette revue de la littérature ont, au minimum, comparé les résultats d’un groupe intervention à celui d’un groupe contrôle. Les patients ont été répartis aléatoirement dans les différents groupes. Dans trois études, les résultats obtenus dans le groupe intervention ont été comparés à ceux d’un groupe contrôle ne recevant pas d’intervention [33, 34, 40]. En revanche, les auteurs de quatre études ont confronté les résultats obtenus suite à un programme d’activité physique aérobie aux résultats d’un programme occupationnel, sans activation physique [35, 36, 38, 39]. Enfin, Oertel-Knöchel et al. ont comparé trois groupes de patients dont un groupe d’entraînement aérobie, un groupe de relaxation mentale et un groupe de patients sans aucune intervention. A noter qu’une hétérogénéité considérable a été observée entre les groupes contrôles des différentes études (contrôle hétérogène et types d’intervention différents).
Durée et fréquence
Les programmes proposés duraient entre 4 et 24 semaines (moyenne = 11 semaines). Les séances étaient de 30 à 60 minutes (moyenne = 47 minutes) à raison de 1 à 12 fois par semaine (moyenne = 3,5). Seule l’étude de Takahashi et al. proposait des activités physiques deux fois par jour tandis que les sept autres études préconisaient une pratique sportive d’une à trois fois par semaine (moyenne = 2,29).
Type d’intervention
Différentes pratiques sportives ont été utilisées dans les études que nous avons inclues. Dans cinq études, des exercices aérobies, à intensité modérée ou élevée, tels que la marche, la course ou le vélo sur ergo-cycle ont été réalisés [33–35, 38, 40]. Ces entraînements aérobies débutaient par un échauffement et finissaient par un retour au calme. Plus rarement, les patients ont pratiqué du yoga [36, 37] et des exercices de renforcement musculaire [39].
Dans deux études sur les huit retenues, la pratique sportive a pris place au sein d’un programme proposant également de l’éducation nutritionnel et médicamenteuse ou des entraînements cognitifs [38, 40].
Évolution de l’état psychique
Une diminution des symptômes psychiatriques a été mise en évidence par la différence de résultat obtenu aux tests psychométriques avant puis après l’étude ou par la comparaison avec le groupe contrôle dans la plupart des études. Une diminution des symptômes psychotiques a été observée dans six des sept études mesurant ce changement [34–38, 40]. Une diminution significative de la PANSS (Positive And Negative Syndrome Scale), échelle évaluant la sévérité des troubles psychotiques, a été observée par Beebe et al., Heggelund et al., Ikai et al., Mannjunath et al., Oertel-Knöchel et al. et Takahashi et al.. Beebe et al. ont noté une diminution de 8 points à la PANSS contre seulement 4 points pour le groupe contrôle et Ikai et al. ont décrit une amélioration des symptômes négatifs de la PANSS de 6.57. Heggelund et al. ont également mesuré des changements positifs sur les symptômes psychotiques avec la SAPS (Scale for the Assessment of Positive Symptoms) et la FACT-Sz (Functional Assessment for Comprehensive Treatment of Schizophrenia). Acil et al. ont déterminé une diminution significative des délires et des hallucinations par une différence de résultat significative entre le pré-test (18.2 +/- 11.79) et le post-test (11.2 +/- 8.02) de la SAPS. Une amélioration de 9.900 (p = 0.003) a été relevée par Ikai et al. dans la mesure de la FACT-Sz. Une diminution des symptômes psychiatriques a été relevée par Acil et al., Mannjunath et al. et Oertel-Knöchel et al. L’étude tenant compte de personnes souffrant de dépression a également montré une diminution significative des symptômes dépressifs et anxieux [38].
Suite aux programmes d’activités physiques, des changements sur la psychopathologie individuelle ont été observés par Oertel-Knöchel et al., tels qu’une amélioration de la compliance au traitement, des interactions sociales et de l’intérêt social. Ces interventions ont également eu un impact sur les capacités cognitives avec une amélioration de la vitesse d’exécution, de la mémoire de travail et de l’apprentissage visuel. Ceci corrobore les résultats obtenus par Chen et al. qui ont démontré que la pratique d’activité physique améliore la mémoire et favorise la plasticité structurelle et fonctionnelle cérébrale [41].
Cependant, certains tests n’ont pas relevé de changements significatifs suite à l’intervention. Heggelund et al. n’ont pas trouvé de différences entre le groupe intervention et le groupe contrôle sur les résultats obtenus à la PANSS et Oertel-Knöchel et al. n’ont pas observé de changements dans la sous-échelle des symptômes positifs de la PANSS. Acil et al. n’ont également pas relevé de changements significatifs sur la SANS (Scale for the Assessment of Negative Symptoms) et donc sur les symptômes négatifs de la schizophrénie, et aucun changement n’a été observé par Heggelund et al. au niveau des symptômes dépressifs, mesurés par la CDSS (Calgary Depression Scale for Schizophrenia). D’autre part, en comparant l’impact de la pratique sportive et l’impact de l’engagement des patients dans un programme de soins, il a été rapporté des différences de l’évolution de l’état psychique. En effet, sur les quatre études comparant un programme d’activité physique à un programme occupationnel [35, 36, 38, 39], seule une étude n’a pas montré de différences significatives de l’état psychique entre ces deux groupes [34]. Une étude n’a pas fait d’évaluation de l’état psychique [39]. Pour les autres, la majorité des améliorations dans les tests psychométriques a été observée uniquement chez le groupe pratiquant l’activité sportive. En effet, Ikai et al. n’ont relevé aucune amélioration chez le groupe contrôle alors qu’ils ont obtenu des améliorations pour le groupe intervention sur les symptômes négatifs. Enfin, Oertel-Knöchel et al. ont trouvé des améliorations seulement pour le groupe d’entraînement physique aérobie pour la mémoire de travail, les symptômes dépressifs, l’anxiété et la qualité de vie.
Évolution de l’état physique
Les changements physiologiques observés dans ces différentes études étaient nombreux. Des modifications sur les capacités respiratoires, mesurées par la VO2max, ont été mises en évidence par plusieurs auteurs [34, 35, 39]. Tout d’abord, Scheewe et al. ont montré une amélioration significative de l’endurance par l’augmentation de la VO2max de 2.2 ml/min/kg après six mois de renforcement musculaire couplé à une thérapie occupationnelle, ce qui correspond à une amélioration de la capacité maximale à consommer de l’oxygène. En comparaison au groupe contrôle qui lui n’a pas effectué de renforcement musculaire, ces auteurs ont montré une évolution de 90.5% de la VO2max. Beebe et al. ont également observé une amélioration de 10% de la distance effectuée au test de marche de 6 minutes et donc un progrès significatif de la VO2max après 16 semaines de marche sur tapis. Heggelund et al. et Scheewe et al. ont aussi montré, respectivement, une amélioration du pic de VO2 de 12% par un entraînement aérobie de haute intensité sur tapis roulant et du pic de VO2 de 9.6 ml/min/kg grâce à un programme de renforcement musculaire.
Les interventions sportives ont permis d’obtenir également des modifications corporelles. Une diminution significative de l’indice de masse corporelle (IMC) a été obtenue par Takahashi et al. et par Beebe et al. qui ont relevé une diminution de 1,3% de l’IMC, tandis qu’une diminution d’uniquement 0,14% a été observée chez le groupe contrôle ne bénéficiant d’aucune intervention.
Enfin, plusieurs études ont comparé la pratique de l’activité physique à l’engagement dans un programme occupationnel [35, 36, 38, 39]. Au niveau de l’état physique, trois études ont noté que l’évolution positive des capacités physiques est expliquée spécifiquement par la pratique sportive [35, 36, 39]. En effet, Scheewe et al. ont montré une amélioration de la VO2max chez les sujets suivant le programme de renforcement musculaire par rapport au groupe d’activités occupationnelles. Heggelund et al. ont également relevé des changements plus importants dans le groupe pratiquant un entraînement aérobie de haute intensité que dans le groupe jouant à l’ordinateur au niveau du pic de VO2 et de l’efficacité nette de la marche. Ikai et al. ont obtenu des améliorations de la longueur de mouvement du tronc, du ratio de Romberg et de l’antéflexion en position debout alors que le groupe suivant un programme de «garderie» n’a pas progressé significativement sur ces variables.
Discussion
Les résultats de la plupart de ces différentes études évaluant l’activité physique chez des patients souffrant de troubles psychotiques ont montré une nette amélioration après la participation aux différents programmes, que ce soit au niveau psychique ou au niveau physique. Des changements significatifs ont été obtenus peu importe l’activité physique pratiquée, la durée du programme et la fréquence des séances. Nous avons donc cherché à déterminer si la pratique sportive elle-même permet d’obtenir ces améliorations ou s’il s’agit uniquement de l’engagement des patients dans un programme de soins qui permet de les mobiliser et d’obtenir ces résultats. Selon les résultats évoqués ci-dessus, l’activité physique a bien une influence importante et spécifique sur l’état psychique et physique qu’un programme occupationnel ne peut pas, ou au mieux, moins atteindre. Ceci concorde avec les résultats obtenus par Vancompfort et al. qui ont mis en évidence une réduction des symptômes positifs et négatifs, une réduction du risque cardiométabolique, une amélioration de la qualité de vie et des capacités cardio-respiratoires par le respect des recommandations d’activités physiques de 150 minutes par semaine [42].
Nous avons également cherché à déterminer si les effets des programmes étaient différents en fonction du type d’activité physique proposé. Dans les études que nous avons retenues, les programmes étaient composés d’exercices aérobies, de renforcement musculaire ou de yoga. Toutes ces études ont montré des évolutions plus ou moins importantes de l’état psychique et/ou de l’état physique. Il a été difficile de déterminer si une de ces pratiques était plus efficace qu’une autre étant donné l’hétérogénéité des études, la différence de contexte, de déroulement, de durée, de fréquence et d’échelle. Cependant, une étude s’est focalisée sur l’importance du type d’activité physique en comparant la pratique du yoga à la pratique d’exercices physiques [37]. En effet, Manjunath et al. ont obtenu une diminution du score à tous les tests psychométriques utilisés ainsi qu’une diminution significative pour la PANSS, dans le sens d'une amélioration psychologique, pour le groupe yoga par rapport au groupe d’exercices physiques. Les effets obtenus ont ainsi pu être comparé en fonction du type de pratique sportive. De nombreuses autres études ont également évalué l’effet de la pratique sportive sur différentes variables. Les pratiques les plus fréquemment proposées sollicitaient essentiellement la voie aérobie: yoga, renforcement musculaire, marche sur tapis ou ergocycle [40]. Selon Abdel-Baki et al. par exemple, la pratique la plus efficace est l’intervalle training, alternant une phase d’exercice avec une phase de repos, et permet de diminuer le poids et le périmètre ombilical, d’améliorer la VO2max et de diminuer la fréquence cardiaque de repos [43]. L’importance de l’activité physique sur la réduction de maladies a ainsi été montrée dans la population générale et dans une population souffrant de troubles psychiques. Les différents bienfaits de la pratique sportive ont déjà été énoncés dans l’introduction et des résultats ont été obtenus peut importe l’activité physique pratiquée.
Cependant, afin de pouvoir comparer les différentes variables et déterminer les conditions minimales nécessaires à l’observation d’améliorations significatives, il faudrait pourvoir comparer chaque paramètre à un groupe contrôle ou entre chaque groupe. Toutes les études sélectionnées dans cette revue ont comparé l’intervention à un autre groupe mais ce dernier était soit sans intervention soit avec une intervention différente. De plus, le contenu des programmes d’intervention et de contrôle n’a pas été détaillé dans toutes les études. Certaines ont essentiellement donné l’information concernant le type d’activité pratiqué mais pas le déroulement des séances [36–38, 40], tandis que d’autres ont expliqué dans le détail [33–35, 39]. La durée a également été très variable, allant de quatre à vingt-quatre semaines avec une fréquence d’une à douze fois par semaine. Ces différences ont eu un impact considérable sur les changements physiques et psychologiques et ont limité la comparaison entre les différentes études. Le nombre de sujets évalué a également été très différent d’une étude à l’autre avec un minimum de dix sujets, ce qui limite la puissance statistique des résultats [34]. Enfin, l’influence et les effets secondaires des médicaments n’ont pas non plus été pris en compte. Les études ont ainsi toutes présenté une méthodologie différente, avec un nombre de patients variable et sur une durée variée.
De plus, dans la revue de Firth et al. englobant 20 études, aucun changement au niveau de l'IMC n’a été observé contrairement à ce qui ressort de notre revue [44]. L'absence de changement de l'IMC peut être expliquée par la prise de masse musculaire et donc la mesure de la composition corporelle est peut-être plus pertinente que l'indice de masse corporelle. Ceci corrobore l’observation de Beebe et al. qui ont relevé une diminution significative de 3,7% de la masse grasse.
Enfin, nos observations quant aux changements positifs de l’état physique et psychologique vont à l’encontre des résultats obtenus par Ashdown-Franks, G., et al. lors de la comparaison de 32 études proposant des programmes sur une durée de 6 à 52 semaines [45]. En effet, peu d’études sélectionnées dans cette revue ont montré un changement dans la pratique d'activité physique ou dans la diminution des comportements sédentaires. A noter que ces études offraient majoritairement des groupes d’information sur l’importance de l’activité physique mais ne proposaient pas dans tous les cas une pratique sportive à proprement parler.
Il faut souligner que cette revue de la littérature présente des limitations. Notre revue est non-systématique, les méthodes des études sont hétérogènes, les prises en charge thérapeutiques et médicamenteuses sont peu précisées et les programmes d’activités physiques adaptées sont très variés. Par ailleurs, il est important d’observer que nous n’avons pas retrouvé d’études évaluant une activité physique dans une population de patients psychotiques sur le long terme.
Cette revue de la littérature nous a permis d’objectiver des éléments qui peuvent être mis en place pour permettre une reprise de l’activité physique systématique pour les patients psychotiques, notamment pour ceux sous traitements médicamenteux. Pour atteindre ce but il est important de spécifier des objectifs atteignables pour les patients, notamment de diminuer les comportements sédentaires en favorisant des activités physiques légères [31]. Bien que certains auteurs privilégient la pratique d’activité physique aérobie [38, 43], la priorité est de diminuer les activités sédentaires et donc de trouver des activités pour lesquelles les patients ont de l’intérêt et s’engent sur le long terme [31]. L’activité doit être encadrée par un spécialiste afin d’adapter les activités au mieux par rapport aux capacités des patients ce qui permet d’aider les patients à s’investir et s’engager dans ces programmes [46]. Il est également important que ces activités soient proposées de manière groupale et régulière afin de stimuler et motiver d’avantage les patients [47, 48]. Enfin, la durée de la prise de médicaments influence le risque de syndrome métabolique, c’est pourquoi il est important de proposer un programme d’activité physique adaptée rapidement après le début de la mise en place du traitement et sur toute la durée de la prise de médicaments [49].
Suite à ces observations, nous avons mis en place un programme de reprise de l’activité physique et de gestion du poids au sein d’un centre ambulatoire de psychiatrie et psychothérapie intégrée à Genève. Dans ce cadre, nous proposons deux groupes d’activités physiques par semaine, un groupe de parole autour de la perception corporelle et un groupe sur la nutrition pendant 8 semaines. Il est destiné aux jeunes adultes (18 à 35 ans) souffrant de troubles psychiques débutants et présentant une surcharge pondérale ou une prédisposition à la prise de poids. Les facteurs prédictifs de la prise de poids sur lesquels nous nous basons pour l’inclusion des patients sont le jeune âge [50, 51], le sexe masculin [52], les origines ethniques non-caucasiennes [53, 54], l’IMC dans les normes physiologiques [55, 56] et s’il s’agit d’un premier épisode psychotique [57]. Nous avons mis en place des tests psychométriques et des mesures anthropométriques et physiques afin d’évaluer les effets de ce programme sur les patients. Les résultats préliminaires sont encourageants et feront l’objet d’une prochaine étude.
Conclusion
Cette revue de la littérature nous a permis de constater que tous les programmes d’activité physique proposés permettaient des améliorations plus ou moins importantes au niveau de l’état physique et psychique. Sur la base des ces études, nous pouvons noter que l’activité physique permet d’améliorer l’état psychique et/ou physique contrairement à des programmes occupationnels ou sans intervention. Il est donc primordial que cette pratique fasse partie intégrante de la prise en charge des patients souffrant de troubles psychotiques. Cependant, il est difficile de déterminer quel type d’activité physique est le plus efficace ni la durée minimum à respecter en comparant ces études aux vues des différences importantes de méthodologie. Tant qu’il n’y a pas de programme spécifique et défini pour la psychiatrie, nous pouvons déjà encourager les soignants à valoriser les activités physiques légères et à favoriser toutes activités permettant de diminuer les comportements sédentaires. Le type d’activité choisi pour y parvenir peut être variable du moment qu’elle permet d’atteindre ces objectifs minimaux. Il est donc nécessaire d’effectuer d’avantage d’études prospectives et comparatives sur des périodes plus longues afin de déterminer des recommandations spécifiques pour les patients souffrant de maladies psychiques.
Funding / potential competing interests
OS received a grant from Fondation privée des HUG for a group program “4F” focused on weight gain and physical activities.
Correspondence
Dr. med. Dr. phil. Othman Sentissi , Département de santé mentale et de psychiatrie, Service de psychiatrie adulte, CAPPI Jonction, Hôpitaux Universitaires de Genève, Rue des Bains 25, 1205 Genève, o.sentissi@hcuge.ch
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